Septembre 2026, installation vidéo documentaire diffusée sur 4 imac G3 bleu (1998), tubes néon LED, arduino, détecteurs de mouvement, dimmers, ampoules LED bleues suspendues, impressions de photographies et peintures sur tissus mousselines, 4 rideaux mécanisés avec impressions de photographies et peintures sur satin et doublure en jean.
Cette installation vidéo documentaire, tournée comme un film d’espionnage, aborde l’impact des technologies cyber-numériques sur les démocraties et l’environnement : destructions des écosystèmes par les câbles sous-marins pouvant mesurer jusqu’à 39 000km, data centers énergivores, polarisation politique amplifiée par les réseaux sociaux, marchandisation des données personnelles, techno surveillance et conditions de travails désastreuses des ouvrier·ère·s du clic nécessaire au fonctionnement de l’intelligence artificielle. Pour ce faire, je réalise des entretiens documentaires avec : un·e cyberhacker·euse·s, un·e data journaliste, une professeure de droit spécialiste des questions écologiques et numériques, des personnes travaillant dans un data center et en tant que modérateur de contenue ou en relation avec l’intelligence artificielle.
Je mets en scène les protagonistes en reprenant les codes du film d’action : se passant un sac au détour d’un parking , échangeant discrètement des documents dans un ascenceur, lors d’une course poursuite à moto ou utilisant un stylo caméra pour espionner dans un bureau... J’utiliserai des archives pour pallier à l’interdiction de filmer certains lieux. Ces images seront retravaillées en post-production, par exemple en imitant la reconnaissance faciale des caméras de surveillance ou en faisant défiler des données sur ces documents vidéos.
L’unité des multiples vidéos et éléments composants l’installation s’effectue au moyen d’une palette de nuances de bleu : paysages urbains filmés durant le crépuscule, câbles intranet des fonds marins ainsi que la lumière bleu des écrans d’ordinateurs sur lesquels les vidéos seront diffusé·e·s. Les tournages se déroulent toujours en présence de lumières clignotantes ou d’objets tremblants, créant des ambiances mystérieuses, absurdes avec la volonté de parodier le sérieux des films documentaire. Ces formes d’éclairage sont également présentes dans la scénographie de l’installation et sont activées par les déplacements du public. Au vu du métier de certain·e·s participant·e·s et pour créer du suspense, iels sont filmé·e·s de manière anonyme : des corps sans visages, parfois flous ou au travers de filtres-peintures positionnés sur l’objectif ou tel un rideau devant le protagoniste. Certains de ces aplats de couleurs bleutées rendant les images abstraites seront imprimées sur de la mousseline et participeront à la scénographie de l’installation.
1-9. Repérages avec Simon Courchel, Djoey Drin-Quéro, Cassandre Langlois et V. juin 2025. © Sacha Rey
18 juin au 10 juillet à Poush
6 boulevard du Général Leclerc, Clichy
– gratuit, sur inscription