2024-2025, concert d'images, installation vidéo documentaire performative diffusée sur un acousmonium (32 haut-parleurs).
2026, long-métrage documentaire.
Ce projet documentaire, que je qualifie de « road trip éthologique », interroge la relation que l’humain entretient au collectif et avec les autres formes de vie. Cette prospection pensée à partir de la spécificité d’une espèce protégée méditerranéenne, le Flamant rose, se destine à forger des alliances inter-espèces dans lesquelles les non-humains et l’exigence d’émancipation de personnes minorisées se découvrent des problèmes communs. Pour ce faire, j’élaborerai des questionnaires à partir du mode de vie des flamants roses qui seront ensuite destinées à m’entretenir avec des militant·e·s. De Barcelone à Marseille, en passant par la Camargue et le delta de l’Ebre, des militant·e·s filmé·e·s à partir du point de vue spéculatif du flamant rose, partagent et inventent des outils de gestion de conflits et de violences. Ceci afin d’éviter les pratiques punitives, telles que le call out ou le canceling. Ce film prend la forme d’une conversation non-spéciste et corporelle dans une perspective critique de l’anthropocentrisme et au moyen de « l’activisme par le plaisir » (Adrienne Maree Brown).
Cette installation fait partie des dix projets nominés pour le Prix COAL. Une présentation du projet (non finalisée) aura lieu le 20 Novembre 2024 au Musée de la Chasse et de la Nature à Paris. En 2024, ce projet a bénéficié du soutien de Culture Move Europe, de l'Institut Français de Barcelone, d'ArTeC et d'une résidence à SOMA (Marseille), au Hangar X Triangle Astérides (Barcelone) et à la Casa de l'artista (la Senia) ; de la Fondation des Artistes en 2023 ainsi que de Mécènes du Sud Aix-Marseille, de l'aide en développement de la DICRéAM du CNC et de la résidence "Locus Sonus Vitae" (ESAAIX) en 2022.
Ce projet est produit par le CNEAI=.
Je suis actuellement à la recherche d'une société de production cinématographique pour la réalisation d'un film documentaire. Vous pouvez me contactez : rey.sacha06@gmail.com
2025, concert of images : performative video installation broadcast on an acousmonium (32 spearkers). 2026, feature film.
This documentary installation intends to forge inter-species alliances in which pink flamingos and the demand for emancipation from minorities discover common issues. To do this, I will invent questions based on the flamingo life style, which it will be then asked to transgender activists. From Barcelona to Marseille, via the Ebro delta and the Camargue, militants filmed from the pink flamingo point of view’s will exchange tools to manage conflict and violence. I'm shooting individual scenes with activists in Barcelona and Marseille. During the filming of two collective shoots in wetlands, each activist will lead a workshop to spread their knowledge. In the Ebro delta then in the Camargue living together will be an opportunity to activists to reflect on their commitments and question punitive practices such as calling out or cancelling.
Esta video instalación, que describo como un "road trip etológico", examina la relación que los humanos mantienen con la colectividad y con otras formas de vida. Esta exploración, basada en la especificidad de una especie mediterránea protegida, el flamenco rosa, pretende forjar alianzas interespecies en las que los no humanos y la demanda de emancipación de los grupos minoritarios descubran problemas comunes. Para ello, elaboraré cuestionarios basados en el estilo de vida de los flamencos, que luego utilizaré para hablar con las activistas trans*. En Barcelona y en el delta del Ebro, activistas filmados desde el punto de vista del flamenco rosa comparten instrumentos para gestionar los conflictos y la violencia. El objetivo es evitar prácticas punitivas como el "call out" o el "canceling". Esta película adopta una perspectiva crítica sobre el antropocentrismo, utilizando la noción de "pleasure activism" (adrienne maree brown).
2023, installation vidéo documentaire : 3 vidéos numériques en couleur (50min), 2 lés de photographies en couleur imprimées sur mousseline (442cm x 131cm chacun).
Cette installation est constituée de trois portraits vidéo présentant : Naya Abrin et Miel Villemot artistes-chercheur·euses au statut d’artiste auteur·trice ainsi que Marion Zurbach, chorégraphe et Clothilde Cras de Belleval, assistante décorateur·trice, qui sont intermittentes. J'ai demandé à ces travailleur·euse·s de l'art d'incarner un·e cheerleader tou en menant des entretiens documentaire en faisant du sport. Souvent au cinéma, les cheerleaders sont représentées par des femmes cis-hétéro blanches hyper-sexualisées, répondant à des critères de beauté hégémoniques. Je souhaitais dé-sexualiser lae cheerleader, et utiliser cette figure pour parler des conditions de travail dans le secteur culturel. Dans cette installation vidéo documentaire il est question de comment au cours de l’histoire cette pratique sportive a été transformée par les normes de genre et de race. Par exemple, Naya mentionne le fait que le cheerleading était uniquement pratiqué par des hommes, et que ce sport était interdit aux femmes jusqu’en 1923. Le titre est en référence à la comédie lesbienneBut I’m a Cheerleader en référence de Jamie Babbit sortie en 1999.
« Le choix de faire du sport tout en faisant les entretiens provient du fait que certaines personnes n’étaient pas à l’aise avec la danse ou le chant. Il y avait aussi des contraintes économiques. Le budget que j’avais pour la réalisation de cette installation n’était pas assez conséquent pour avoir de vrais moments de transmission et de pratique de danse, de musique ou de poésie. On avait des temps de tournage très réduits parce que je rémunère chaque personne filmée mais très peu, 100€. Donc je ne pouvais pas leur demander de faire des heures d’entraînements. (...) Ce que je développe avec la méthode que je nomme « danse documentaire », c’est le fait d’aller vers un cinéma corporel notamment par les arts vivants. (...) Le corps en mouvement peut perturber la parole, voir parfois s’en décentrer afin de "partir du muscle »" (Dorlin) pour laisser davantage de place au langage corporel. « Extrait d’un entretien avec la curatrice, Daisy Lambert, CAC Brétigny, 2023.
Première diffusion de l’installation, du 22 avril au 1 juillet 2023, dans l’exposition collective "Partir du muscle »", au CAC Brétigny, curatée par Daisy Lambert. Ce projet bénéficie du soutien de l'aide à la création individuelle de la DRAC PACA, du CAC Brétigny et en mars 2023 d'une résidence de recherche-création au centre d'art SAW à Ottawa au Canada.
2023, documentary video installation: 3 digital color videos (50min), 2 strips of color photographs printed on muslin (442cm x 131cm each).
This documentary video installation will focus on fights for social justice in the creative arts industry. Each protagonist embody the cheerleader character in their own way while practicing a sport (dance, rock climbing, roller bladind, ice skating…) and testifying to the discriminations experienced or observed during their work. In France I interviewed five workers from the cultural sector such as a cultural mediator, a film technician, a researcher and artists. Protagonists dressed as cheerleaders will have the mission of encouraging each other and creating a space of resistance against the highly competitive creative arts sector. This project is named in reference to the eponymous lesbian comedy But I'm a Cheerleader by Jamie Babbit released in 1999.
This project is supported by the "individual creation" grant (AIC) from DRAC PACA, CAC Brétigny and in Marche 2023 will benefit from a research-creation residency in SAW in Ottawa, Canada.
From 22/04 to 01/07/2023, «Partir du muscle » collective exhibition, CAC Brétigny, Brétigny-sur-Orge
Curator: Daisy Lambert.
Trailer 4min : https://vimeo.com/user97576022 Vidéo N°1, Naya, 19min, (ENG sub): https://vimeo.com/816529765?share=copy Vidéo N°2, Miel, 21min:https://vimeo.com/816523007?share=copy Vidéo N°3, Marion & Clothilde, 11min : https://vimeo.com/764899792?share=copy Demandez le mot de passe à rey.sacha06@gmail.com
2022-2023, court-métrage de science fiction ou blague apocalyptique lesbienne, 23min.
Technique mixte : photographies animées, vidéos, fonderie (bronze), moulage (plâtre), peinture, verre
Dans un futur proche, des paysages désertiques témoignent de vies étouffées par la peur de tout contact. Cette terre raconte, à son image, l’histoire d’une personne non-binaire, Gaël·le, ayant refusé l’usage de la parole dans ces lieux sans corps. Lassé·e·x par les discours des Hommes, la matière, elle seule sait encore lui parler.
Au travers, d’un monologue, iel y fait, non sans cynisme, l’éloge des relations à distance. Gaël·le fait partie des êtres humain·e·x·s qui ont les moyens économiques pour déménager continuellement afin d’échapper aux diverses catastrophes naturelles et pandémiques. Mais, Martine, sa compagne, appartient à l’autre partie de la population qui ne peut se déplacer pour sauver sa vie. « À l’annonce du déluge écologique, nombreux sont ceux qui se précipitent vers une arche de Noé, se souciant peu des abandonnés à quai ou des asservis à l’intérieur même du navire. » (Malcom Ferdinand)
S’en suit une déclaration d'amour ampoulée et caustique adressée à sa compagne. Mais, à la fin du film, on comprend que Martine s’est suicidée. Sous son cœur il y avait des bleus. Ils ont déteint sur ceux de Gaël·le. Iels ont des artères tie & die. Un beau turquoise délavé à l’image du dernier paysage du film qui se terminera dans une tempête de neige. La narrateur·trice·x n’est pas parvenu·e·x à oublier sa compagne, n'ayant pu enterrer son corps à cause des conditions de vie désastreuses.
Crédits : réalisation, scénario, image, décor, montage et mixage son : Sacha Rey / Musique du groupe « Des Hordes » : Mathilde Bodiguel, Julia Droga, Vincent Reynaud et Sacha Rey. Dernière musique "Dancing in the Fire" de BadCreek remixée par Sacha Rey.
2022-2023, science fiction short-movie or lesbian apocalyptic joke, 23min.
Mixed media: animated photographs, videos, casting (bronze), molding (plaster),
In the near future desert landscapes bear witness to lives stifled by the fear of any contact. This land tells the story of a non-binary person, Gaël·le, who has refused to speak in these places without a body. Weary of human kind’s speeches, the material is the only thing that can still speak to them. Through a monologue with subtitles, without voice-over, they praises, not without cynicism, relationships at a distance. Gaël·le is one of those human beings who have the economic means to move continuously in order to escape various natural and pandemic disasters. But Martine, their partner, belongs to the other part of the population that cannot move to save their lives. «At the announcement of the ecological deluge, many rush to a Noah’s ark, caring little for those left behind at the dock or enslaved inside the ship itself.» (Malcolm Ferdinand) What follows is an overblown and caustic declaration of love by Gaël·le, addressed to their partner, that gradually becomes obsessive and grating. At the end of the film, we understand that Martine has committed suicide. Bruises were present beneath her heart. They have rubbed off on Gaël·le. They have tie & die arteries. A beautiful faded turquoise. The narrator has not managed to forget their lover, having been unable to bury their body because of the disastrous living conditions.
Credits: director, screenplay, image, set, editing and sound mixing: Sacha Rey / Music by the band "Des Hordes": Mathilde Bodiguel, Julia Droga, Vincent Reynaud and Sacha Rey. Last music "Dancing in the Fire" of BadCreek remixed by Sacha Rey.
le 22 janvier 2022, performance, 21min, dans le cadre du festival Parallèle, Artagon Marseille.
Robot aspirateur, tondeuse, guirlandes led bleues et lumière de Wood.
À côté d’iel est un duo amoureux dansé avec un·e·x robot aspirateur, qui tente de questionner la socialisation de genre – celle qui façonne nos capacités à aimer et à prendre soin. Dans cette performance, j’essaie d’inventer un vocabulaire de tendresse, d’amour et de "care" avec lae robot, dont l’un de ces gestes est de lui offrir mes cheveux en me les rasant.
"L’expérience est une opacité, on ne peut savoir ce qu’elle produira avant de l’avoir éprouvée - dans le cas contraire, elle serait inutile et réductible alors à son énoncé linguistique. Il y a un avant et un après de l’expérience, et la situation d’arrivée se doit d’être différente de celle de départ : il y a eu transformation durant l’action. La transformation opérée lors de cette opacité produit ce qu’on appellera un savoir expérientiel (ce savoir n’aurait pu être produit par d’autres moyens que cette expérience.) "
"Des partitions", Franck Leibovici, in Chorégraphier l’exposition, Mathieu Copeland, 2013.
Crédits : Performance, composition sonore et montage vidéo : Sacha Rey ; Ingénieur du son : Vincent Domenet ; Captation vidéo : Corentin Laplanche Tsutsui
Remerciements à Javier Mansbach, Vincent Domenet, Zoé Filloux, Corentin Laplanche Tsutsui, l’équipe d’Artagon pour leur aide et à l’équipe du festival Parallèle pour l’invitation.
2021, court-métrage documentaire auto produit, 20min et et série de 12 photographies numériques.
Projections : Le samedi 12 mars à 13h30, au centre George Pompidou, cinéma du réel dans le cadre de "première fenêtre" à Paris. Billetterie Le Jeudi 10 mars à 18h au Vidéodrome 2 à Marseille dans le cadre du festival Garces. Billetterie Le Samedi 19 mars à 20h au Vidéodrome 2 à Marseille dans le cadre du festival Garces. Billetterie Le samedi 9 avril à l'université Paris - Nanterre dans le cadre du festival premiers regards.
Du 6 mars au 22 juin 2020, j’ai tourné un film documentaire à Rio de Janeiro qui s’intitule : To wander so many miles in vain. C'est une "ballade filmique" au cœur de Rio de Janeiro dans laquelle Angelica De Paula nous fait part de son quotidien durant le premier confinement. Son récit et ses chansons évoquent les rapports de forces et de dominations qui se matérialisent sur les corps. C’est sous cette forme que je nomme une « danse documentaire » que j'ai choisi de répondre au mutisme d’une société « nécro-libérale » qui produit et invisibilise « des corps sacrifiables » (F.Vergés).
"Sacha Rey a choisi de lier formellement expérience du racisme et espace urbain, en offrant un cadre esthétique à la parole engagée de l’interlocutrice privilégiée pour le film. Voix et écritures publiques soutiennent ainsi une réflexion politique sur la fluidité des corps et des choses — qualifiée de « danse documentaire » — qui refuse ainsi formellement, au travers d’une discussion de l’actualité de l’esclavage, l’assignation de catégories. Le traitement de transparence des images sert le propos avec grande justesse. Le résultat est à la fois un document sur le moment COVID19 sous Bolsonaro à Rio de Janeiro au printemps 2020, mais aussi un échange poétique et poignant avec une femme soucieuse de comprendre la domination raciste qu’elle subit et de faire entendre les efforts pratiques et oniriques pour y échapper." Christelle Rabier, maîtresse de conférences en sciences sociales, EHESS (site Marseille).
Projections du court-métrage : 2/09/22 Nuit étoilée, Polygone étoilé, Marseille. - 26-29/08/2022, Hungry Eyes Festival , Gießen, Allemagne. - 29/04/2022, aux Beaux-arts d’Aix-en-Provence (ESAAIX). - 09/04/2022, Premiers Regards , festival de cinéma, Université Paris-Nanterre, Nanterre. - 10 et 19/03/2022, Garce collective , Vidéodrome 2, Marseille. - 12/03/2022, Première fenêtre , Festival Cinéma du réel, Centre Pompidou, Paris.- 19-29/01/2022, "Veiller" , exposition La Relève 4, festival Parallèle, Coco Velten, Marseille. Curateur : Paul-Emmanuel Odin. - 11/2021, "Pouvoirs et dérives", festival organisé par le collectif Xeno-ASBL, Bruxelles. - 08/2021, Journées portes ouverte, Artagon, Marseille. - 06-07/2021, "Goodbye Horses ", exposition des félicité·e·x·s promotion 2019 et 2020 de l’ESNBA et ENSA Bourges, POUSH Manifesto, Clichy. Curatrice : Mélanie Bouteloup.
Vous pouvez me contacter par mail afin d'obtenir le mot de passe pour visionner et diffuser le film : rey.sacha06@gmail.com
To Wander So Many Miles in Vain, short documentary, 20min06 and 12 digital photographies, 2021.
A “filmic ballad” in the heart of the city of Rio de Janeiro in which Angelica De Paula shares her daily life during the first lockdown. Her story and her songs evoke the domination and power relationships which materialize in bodies. It is in this form which they call "documentary dance " that Sacha Rey chooses to respond to the mutism of “necro-liberal” society which produces and makes invisible “sacrificable bodies” (F.Vergés).
You can contact me by mail for more informations or to get the password : rey.sacha06@gmail.com
Performance, 15 min, costume fait en collaboration avec Hoang Lê et Yassine Aftis, 2019.
À la fin, ce travail est devenu comme une sorte d’expression ou d’acceptation d’un chagrin plus collectif que personnel. Ce n’est pas l’invention d’un récit, c’est une présence. Cette performance présente l’évolution dans le temps d’un corps prêt à tout, puis qui petit à petit est conservé par son auto-organisation plutôt que sa capacité spectaculaire. Je tente de m’épuiser en chutant, de questionner les limites du corps par la répétition du même geste et de jouer avec l’illusion d’une mise en danger.
L’espace d’exposition est vide et plongé dans le noir. On entend le son amplifié et « live » de ma respiration. La performance peut se regarder à l’œil nu ou à travers l’écran d’un smartphone sur le mode vidéo avec flash. Un jeu de tensions s’opère entre un corps présent et un corps absent dû au costume réfléchissant et par le dispositif de visionnage sur le smartphone. Lorsque la·le spectateur·rice regarde la performance à travers son téléphone, mon corps disparaît dans le noir, mais en même temps c’est le smartphone qui fait apparaître le costume réfléchissant. Le corps est aplati par l’image, tel un tour de magie, il peut y avoir un côté onirique qui ferait penser aux films de Méliès et aux danses de Loïe Fuller. L’utilisation du smartphone avec ce tissu réfléchissant relève de l’ordre du trucage et me permet quelque part d’augmenter le réel. Ce dispositif redéfini donc la façon dont on perçoit le mouvement. Il permet un point de fixation, de concentration pour la·le spectateur·rice qui a le choix d’en sortir.
La chorégraphie de la performance se fait à partir d’une partition ouverte qui me permet d’improviser selon le public qui est libre de se déplacer dans l’espace de l’exposition. La partition consiste à : se tenir debout, chuter, une fois au sol rester immobile, décrocher un élément du costume, se relever. Cet enchainement se répète jusqu’à ce que tous les morceaux du costume soient détachés du harnais et répartis au sol dans l’espace de l’exposition. Le son de ma respiration « live » a pour but d’être immersif afin que la·le spectateur·rice soit avec moi dans cette chute. Mais, en même temps le son témoigne d’un contraste entre ce que je vis dans ces chutes et ce que le spectateur voit. Le mélange de ces médiums (danse, sculpture, vidéo et son) permet également d’interroger la·le spectateur·rice sur sa propre condition et sur la question de l’évènement et de témoin. Certain·e spectateur·rice me traquent avec leurs smartphones. Je tente de les mettre dans une position ambiguë, celle d’être témoin de ces chutes violentes, tout en sachant que c’est grâce à eux que je me meus… que j’avance. Que ce soit à propos du costume, de la scénographie ou de la chorégraphie, il y a pour moi dans cette performance l’idée de transformation, de quelque chose qui est en puissance, qui se construit et se déconstruit en même temps : cet organisme étrange qui se désintègre, au fur et à mesure qu’il avance, par le mouvement, qui perd ses membres, des morceaux du costumes, mais qui se transforme et révèle mon propre corps.
Le titre de la performance fait référence au poème ci-dessous :
« Rien que le très profond désir / de faire halte dans notre fuite » (« chagrin » plutôt que « désir », m’as-tu précisé quand je t’ai interrogée sur ce poème ; « nous tenir dans la fuite », as-tu préféré traduire). »
Georges Didi-Huberman citant un poème de George Séféris, dans « Densité dansée. (Lettre sur le cinéma de poésie) », 2014.
2019, court-métrage documentaire, autoproduit, film d’écoles EHESS et Beaux-arts de Paris (ENSBA), 8min.
Ce court-métrage est une tentative d’aborder la question de la mémoire transgénérationnelle par le prisme de la danse contemporaine. Par la pratique d’exercices proprioceptifs, ma grand-mère, ma mère, et moi-même tentons de répondre corporellement à ces vidéos projetées. Par cette conversation gestuelle, je cherche à interviewer les souvenirs physiques de trois générations de femmes. Nous tentons ainsi d’articuler un vocabulaire commun entre danse et mémoire, presque telle une forme d’un « reenactment». Ce que j’appelle une «danse documentaire .
Les images projetées ont été tournées entre le 30 et 31 décembre 2018, sur un ferry allant d’Alger jusqu’à Marseille. Cela faisait 57 ans qu’Emmanuelle, ma grand-mère, n’était pas allée en Algérie. Elle n’était pas pied-noir, ni originaire de ce pays. Son mari, Nicolas Boutovitch, y faisait son service militaire obligatoire en tant que médecin pendant la guerre de Libération algérienne, mais du côté français. Pour arrêter de participer à cette guerre, mon grand-père a trouvé comme solution d’utiliser le ventre de ma grand-mère. Elle s’était donc rendue 6 mois en Algérie entre 1960 et 1961 le temps de tomber enceinte. Ma mère et sa sœur jumelle naquirent le 24 juillet 1961 à Cannes. En août 1961, mon grand-père est relaxé du service militaire. Il deviendra anesthésiste.
Le titre du film fait référence à la chanson Pictures of You du groupe de New Wave et Post-punk, The Cure, sortie en 1990.
Extrait, 8min : https://vimeo.com/386254974 Mot de passe : contacter rey.sacha06@gmail.com
14/06/19 Mơ: Oublié dans une courte vie , performeuse pour Hoang Lê, DNA, Beaux-arts de Paris, France www.nguyenlehoang.com
10/10/19 Art As Experiment : Body and Sound, performeuse dans le cadre de l’échange GAP Geidai-ENSBA, Beaux arts de Paris, France
4-5/03/19 Fashion Weak, performeuse et cadreuse pour Matthieu Doze, réadaptation de Good Boy d’Alain Buffard, Beaux-arts de Paris, France
01/19 Ocytocine, vidéo, Sacha Rey
09/12/19 Hold Us in Our Runaway, performance de Sacha Rey en collaboration avec Hoang Lê et Yassine Aftis, DNSAP, Beaux-arts de Paris, France.
02/19 This Picture of you, court-métrage documentaire, Sacha Rey.
05/2018 entrainement solo, Atelier Huynh, Beaux-arts de Paris.
28/06/19 Pour faire de la musique je préfère la glace, Sacha Rey, Journées portes ouvertes ENSBA, Beaux-arts de Paris, France.
18/05/19 I Have Danced inside Your Eyes, Sacha Rey expositon Flower Power à l’Hotel La Louisiane, Paris, France.
08/09/19 Se masser sur le sol de Paris , Sacha Rey, happening dans le métro sur la ligne 3, Paris, France.
16-17/08/2019 The SparkleMuffins, au sein du collectif Jactatus, Festival Perform, Domaine de Nodris, Medoc, France
22/03/19 Do You Really Want to Hurt Me, Sacha Rey, exposition Variations de l’atelier Huynh, Beaux-arts de Paris, France.
30/03/19 This Picture of You , Sacha Rey, performance et film, Le cercle chromatique, Beaux-arts de Paris, France.
07/11/18 Une blessure dans la langue, co-créer avec Yulong Song aux Beaux-arts de Paris, France.
06/17 Monumental, performeuse pour Jocelyn Cottencin, version courte, CND Pantin et aux Beaux-arts de Paris, France. www.jocelyncottencin.com
Performance participative, 2019. La durée de la « danse massage » est d’environ 15min.
Scénographie : Tapis de gym, gaffeur, portant, vestes de sport, accessoires SM.
Perfomeur·euse·x·s: Nayabiwgue Abrin, Mathieu Alary, Hoang Lê, Alexis Lourme et Sacha Rey.
L’obscénité serait une question de voir et de faire voir. Dans cette performance, je propose au « regardant » de devenir « participant·e ». Toutes les quinze minutes, j’invite deux spectateur·rices à s’allonger au milieu de l’espace scénique composé de tapis de gym, pour qu’iels ne jouissent pas d’une vision frontale. Ces deux spectateur·rices se fondent alors avec les corps des quatre perfomeurs qui dansent et les massent simultanément. Ces quatre perfomeurs offrent ainsi aux deux «spectateur·rices participant·es », ce que je nomme une «danse-massage », dont le contact se situe entre le massage et l’effleurement. Tout en tournant autour de l’espace scénique, je guide par la voix et montre les positions à adopter. J’utilise le langage comme une force de mise en mouvement. D’une certaine manière ces quatre performeurs incarnent mon langage. Aussi, durant toute la durée de cette « danse-massage », je communique régulièrement avec les deux « spectateur·rice·s participant·e·s » pour m’assurer de leur confort et de leur consentement. D’autre part, dans cette pièce, j’assume une forme d’objectivation et de fétichisation des corps masculins de ces quatre performeurs. Je tente de déconstruire la représentation hégémonique hétéro patriarcale du corps masculin, en lui attribuant une potentialité érotique ainsi que liée au service, au soin et au don, initialement attribuée aux femmes et aux personnes sexisées. D’où le fait que je me joue des codes du Sado-masochisme pour tenter de les désacraliser en induisant un certain rapport clownesque et stéréotypé grâce aux costumes et aux accessoires. Le titre de cette performance participative fait référence à la chanson, Do you really want to hurt me ? de Culture Club, sortie le 1 er septembre 1982. Le titre est volontairement sans point d'interrogation.
Photomontage, carte SIM prépayée, texte lu sur messagerie vocale, 4min04, 2021.
Pour écouter la pièce sonore appeler au 06 11 54 66 27 ou sur SEXIST 2 MERDE CENSURE MOI VAS Y JE TE PARDONNE
Bellow English and Russian text version of CALL ME
En 2020, j’ai reçu 18 réponses négatives à des appels à projets auxquels j'ai postulé. J’ai écrit ce texte qui traite du parcours sans faute dans le sexisme que j’ai subi au cours de mes études d'art. « Les jeunes artistes s’évaporent-elles ? » Mettre une photo de mon corps dénudé sur un fond de plantes vertes pour évoquer non sans ironie différentes injonctions faites aux artistes qui utilisent le pronom «Elle ». Je ne vous parle même du Iel, interdit au catalogue des félicité.e.s des Beaux-arts de Paris. Un photomontage entre le : je trouve le corps des femmes et des personnes sexisées beau », mais les "femmes" dénudées c’est comme même plus sympa quand c’est des hommes cis qui sont rémunérés pour les représenter. Et le si tu veux vendre en tant que "femme" artiste mets-toi à poil STP. Ce n’est pas censé être moraliste plutôt cynique. Il y a aussi l’idée de créer des spams sur l’écran de Nastassia Kotava qui est la curatrice de ce projet d’exposition. J’ai longtemps réfléchi et je me suis dit que son smartphone serait une bonne « safe place» illusoire pour lancer ce projet, qui pourrait à l’avenir être une performance.
18 juin au 10 juillet à Poush
6 boulevard du Général Leclerc, Clichy
– gratuit, sur inscription