Encre noire, eau congelées, clous et moule en élastomère, 2016.
Toujours mue par ce désir de mettre en mouvement, je souhaitais que le tableau déborde de son cadre. Qu’il prenne alors pour surface le lieu standardisé de l’exposition : le white cube. Un choix chromatique, le blanc qui se veut « neutre » sans l’être. Tenter d’induire un rapport performatif à la peinture, jouant de l’irréversibilité du temps et de l’empreinte. Une volonté de rendre ce medium presque immatériel et insaisissable. Une figuration invraisemblable qui résonnerait avec cette frustration de l’impossible enregistrement du réel. Une mémoire qui se perd et s’écoule. Une mémoire qui tâche l’espace blanc. Une « toile » en perpétuel changement, qui libère l’encre lorsque la glace fond. Vestige : des flaques sur le sol et des traces aux murs. Parfois, le tableau tombe avant la fin de sa fonte et dans sa chute il devient violemment sonore. Une œuvre qui tente de s’échapper de sa structure et du mur. L’eau congelée questionne l’autonomie du tableau et l’aléatoire de son tracé. Monochrome démocritéen qui scanderait que « rien ne demeure tout se transforme » (Lavoisier).
Black ink, frozen water, nails and silicone mould, 2016.
A painting in movement which overflows its frame. It then takes for surface the place of exhibition: the «white cube». A chromatic choice, the white which wants to be «neutral» without being it. I tried to induce a performative relationship to painting, playing with the irreversibility of time and the imprint. My will was to make this medium immaterial and elusive. A «canvas» in perpetual change, which releases the ink when the ice melts. This work allows me to question the autonomy of the painting in view of the randomness of its route and marks. A democritéen monochrome which would announce that «nothing is lost, nothing is created, everything is transformed» (Lavoisier).
18 juin au 10 juillet à Poush
6 boulevard du Général Leclerc, Clichy
– gratuit, sur inscription